Un an après son lancement, Digi est-il enfin sur la bonne voie ? Et quels sont les avantages d’un abonnement ?
Lorsque le nouvel opérateur low-cost Digi a fait son entrée en grande pompe sur le marché belge à la fin de l’année dernière, cela devait provoquer une petite révolution. Un quatrième opérateur à part entière proposant des tarifs très avantageux : 15 GB pour 5 euros, appels illimités inclus. Cependant, la première année de Digi n’a pas été sans difficultés. Les attentes étaient élevées, mais la réalité s’est avérée décevante. Comparateur.be examine actuellement la situation.
De nombreuses plaintes
Début décembre, cela fera un an que l’opérateur low-cost Digi a fait son entrée sur le marché belge. Cependant, le Service de Médiation pour les Télécommunications a très vite reçu de nombreuses plaintes : plus de trois cents en à peine cinq mois. C’était un nombre remarquablement élevé pour un opérateur débutant avec une clientèle modeste. Le transfert du numéro lors du passage à Digi posait souvent problème. Les clients devaient attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant que leur numéro de GSM ne soit actif. De plus, le paiement des compensations obligatoires de 3 à 5 euros par jour en cas de retard n’était pas toujours effectué correctement.
Cependant, la situation semble s’être nettement améliorée depuis. « Le nombre de plaintes s’est normalisé », a déclaré Philippe Blommaert du Service de Médiation pour les Télécommunications. « Après une période de démarrage difficile, nous enregistrons depuis le printemps une vingtaine de plaintes par mois en moyenne. Ce chiffre est comparable à celui des autres opérateurs. » Les problèmes liés au transfert des numéros ou à l’itinérance sont désormais exceptionnels.
Croissance lente
Dès son lancement, Digi s’est positionné sur le marché comme l’opérateur proposant les tarifs les plus bas. L’entreprise espérait ainsi attirer de nombreux clients des autres opérateurs. Cependant, cet afflux de clients ne s’est pas produit. Fin mars 2025, l’opérateur comptait 53 000 clients, trois mois plus tard, 62 000. Le ralentissement de la croissance attendue était probablement dû à la couverture médiatique des plaintes, mais aussi à la stratégie des opérateurs établis. Ces derniers ont mis en avant leurs propres marques low-cost, telles que Mobile Vikings, Scarlet, Base, hey! et yoin, afin de concurrencer Digi sur les prix. Cela a rendu le changement d’opérateur moins intéressant.
Est-ce l’opérateur le moins cher du pays ?
La promesse de Digi d’être l’opérateur le moins cher est restée inchangée au cours de l’année écoulée. Le prix reste donc l’atout majeur de cet opérateur. L’abonnement le moins cher chez Digi coûte à peine 3 euros par mois. Pour ce prix, vous bénéficiez de 5 GB de données mobiles et d’appels et SMS illimités vers les autres numéros Digi. Récemment, l’opérateur a élargi son offre : pour 5 euros par mois, les clients bénéficient désormais de 20 GB de données, et même de 30 GB pour 7 euros. Selon Comparateur.be, Digi propose aujourd’hui les abonnements les moins chers du marché belge. À titre de comparaison, chez de nombreux concurrents, des formules similaires coûtent facilement le double.
Il convient toutefois de noter quelques points. Lorsque les clients envoient plus de SMS qu’ils n’en reçoivent, Digi facture 7 centimes d’euro par SMS vers des numéros autres que les numéros Digi. L’opérateur incite ainsi subtilement les utilisateurs à utiliser des applications de messagerie telles que WhatsApp ou Messenger. L’offre de connexions internet fixe reste également limitée à quelques villes, ce qui rend pour l’instant impossible la mise en place de véritables forfaits télécom.
Plus de concurrence : une bonne chose pour les consommateurs
Le médiateur des télécommunications se montre quant à lui prudemment optimiste. Le pic de plaintes est passé, la plupart des problèmes initiaux semblent résolus. Il a toutefois dû rappeler à Digi de toujours appliquer correctement les compensations légales. « Nous ne constatons plus de problèmes structurels », déclare Blommaert. « Mais nous continuons à vérifier que le service reste stable. »
Pour le gouvernement, l’importance d’un quatrième opérateur est évidente : à terme, une concurrence accrue peut faire baisser les prix sur l’ensemble du marché. Mais cela ne sera possible que si Digi parvient à gagner suffisamment la confiance des consommateurs. Aujourd’hui, Digi utilise encore le réseau mobile de Proximus, mais d’ici 2030, l’opérateur souhaite disposer de sa propre infrastructure.
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